L'histoire de Lucia
défavorisée. Elle fait partie d’une famille nombreuse qui fait face à des problèmes importants
d’addiction. Elle le raconte : « Nous étions six frères et sœurs, maintenant il n"en reste que trois, ma
mère est morte tragiquement et un de mes frère s"est suicidé. Il avait 13 ans et il s"est suicidé parce
qu"il avait des problèmes, j"étais petite et je me souviens à peine de lui. Ma mère ne savait pas
comment traiter mon frère et a mal éduqué ma sœur et maintenant ma sœur est sur le mauvais
chemin. En réalité, tout a changé après la mort de ma mère. Nous avons dû grandir très vite et
perdre la personne que vous aimez et que vous pensez avoir toujours à vos côtés est très difficile
pour un enfant, mais on apprend à vivre avec, ou plutôt, on s'y habitue ».
Ponte en mi lugar travaille avec la famille de Lucia longtemps avant sa naissance. Grace aux liens
tissés avec eux nous avons pu accueillir Lucia dès l’âge de 9 ans. Cela a eu un impact fort sur son
parcours. « À l'âge de 9 ans j'ai commencé à venir à la Fondation, et elle connaît tous mes frères et
sœurs, ma mère et mon père. À la Fondation, on me paie des études dans une école privée pour que
je puisse avoir un bon niveau scolaire et aller à l'université. Je suis une très bonne élève malgré les
difficultés je me bats. J'aimerais étudier le graphisme, mais je ne sais pas encore comment je vais m'y
prendre car c'est très cher. L'année prochaine, je finirai le lycée. Je pense que ma mère est mon ange
gardien qui mettra des gens sur mon chemin pour m'aider. »
La conséquence de la crise sanitaire du COVID 19 pour les populations défavorisées de Colombie a
été terrible. Elle nous confesse que : « Pendant la pandémie, les problèmes ont commencé. J'étais en
train d'étudier mais j'ai dû aller vivre avec des amis parce que mon père n'avait plus d'argent. J'ai dû
aller de maison en maison, j'ai vécu dans quatre endroits différents, à la fin j'ai dû aller vivre avec ma
sœur dans une autre ville mais elle a divorcé et j'ai dû repartir. Je suis retournée chez mon père
parce que ma grand-mère est tombée malade et est devenue handicapée et j'ai dû m'occuper d'elle.
La pandémie m'a appris que tout n'est pas facile, avant la pandémie il y avait beaucoup de problèmes
mais on voulait les cacher. Avec la pandémie, ces problèmes sont remontés à la surface et j'ai dû
prendre les choses en main car mon père a un problème avec la justice. On s'est aussi rendu compte
qu'on ne savait pas trop comment vivre ensemble, c'était terrible d’être enfermés tout le temps
ensemble, on se disputait beaucoup et c'était très compliqué. J'ai donc quitté à nouveau la maison et
je suis allée vivre avec mon frère qui a 17 ans. »
Malgré les difficultés Lucia garde foi en l’avenir et souhaite sortir de sa condition et entrainer avec
elle sa famille : « Maintenant, je ne veux pas répéter tous les schémas de ma famille, je veux finir
d'étudier. Ils disent tous que nous avons un mauvais karma parce que dans ma famille, nous finissons
soit morts soit en prison et je ne veux pas que cela ne m’arrive ni à mon frère ni à quelqu'un d'autre.
Je suis très motivé à l'école et tout le monde dit que je suis celle qui va changer la direction de ma
famille ; si je veux les aider, je dois étudier beaucoup. Je ne voudrais pas faire ce que mon père a fait.
Je voudrais bien traiter mes enfants Je ne voudrais pas faire ce que mes parents ont fait ».
En fin d’année dernière Lucia a brillamment obtenu son baccalauréat et a reçu plusieurs prix
récompensant le haut niveau d’étude auquel elle est arrivée. Son engagement et la qualité de son
travail lui ont permis d’obtenir une bourse d ‘étude pour continuer son parcours à l’université de
Gran Colombia. Ces bourses sont extrêmement compétitives et son obtention par Lucia en dépit
des difficultés font de son histoire une source d’inspiration et de force pour tous les autres enfants
que nous recevons actuellement.
L'histoire de Camila
Camila est arrivée très jeune à la Fondation. Rebelle, elle avait beaucoup de colère en elle. Elle était maquillée et surtout ses ongles étaient très longs et vernis pour, disait-elle, se défendre. Elle avait aussi l’habitude de frapper les autres enfants. Accompagnée par la Fondation elle a été scolarisée mais, lorsqu’elle terminait sa dernière année de lycée, elle est tombée enceinte. Elle ne voulait pas de cet enfant et ne voulait plus poursuivre ses études. Alors, elle est retournée dans la rue. Elle fréquentait le « bronx », principal centre de consommation de drogue à Bogota, appelé l’enfer, un lieu mal famé où elle a failli être tuée.
Puis un jour, un habitant de la rue qui travaille avec la Fondation et aide à faire de la prévention, appelle : « il y a une fille de la Fondation qui a de gros problèmes : elle dit qu’elle va se suicider, elle est très droguée... , je peux vous l’amener ». Elle est revenue, nous lui avons parlé, nous lui avons conseillé de reprendre ses études, d’avoir son bébé et d’aller de l’avant.Elle a suivi nos conseils, a eu sa fille, et a passé son baccalauréat. Mais surtout, elle a pu devenir infirmière grâce au système de parrainage mis en place par la Fondation. Elle a travaillé dans des hôpitaux en zone vulnérable et soigné des personnes âgées. Pendant la pandémie elle a participé à la vaccination et travaillé à l’hôpital public où elle exerce toujours. Elle vit avec sa grand-mère et éduque sa fille. Elle partage ses moments difficiles et aussi ses moments joyeux avec la Fondation.
Covid 19 le retour
"Je n'imaginais pas que le Covid était comme ça. Quand ils nous ont dit que pendant quinze jours nous n'irions pas à l'école et que nous n’y retournerions qu’après Pâques, j'ai pensé aux vacances et à partir de ce jour nous ne sommes pas retournés à l'école. Ma mère a continué à éplucher les pommes de terre dans un restaurant, elle est arrivée avec peu d'argent et nous avions à peine assez pour manger du riz et des pommes de terre. Nous avons dû économiser beaucoup car nous devions payer le loyer de la chambre dans laquelle nous vivons. Le propriétaire nous a dit que nous devions payer, faute de quoi nous devrions partir. Nous devions également payer les charges pour ne pas manquer d'électricité ou d'eau. Je me suis demandé comment j'allais étudier s'ils coupent l'électricité et que je dois continuer mes cours. Je termine le lycée cette année et je ne peux pas me permettre de ne pas avoir mon diplôme. Ma mère nous a dit que tout était fermé, que seuls les commerces d'alimentation et les pharmacies restaient ouverts. Les rues étaient vident et faisaient peur.
Après cela, le maire a décrété la mise en quarantaine obligatoire alors ils ont dit à ma mère qu'il n'y avait pas de travail pendant cette période. Elle a parlé avec le propriétaire de la maison pour lui demander d'attendre pour le paiement du loyer. Il lui a dit que c’était possible seulement si ma mère lui assurait qu'elle avait un travail car celui qui n'en a pas doit partir. Heureusement ma mère pourra reprendre le travail lorsque le maire l'autorisera.
Nous avions moins de nourriture et nous avions faim. Il n'y avait aucun moyen d'acheter et les restaurants dans lesquels nous pouvions parfois aller chercher les restes étaient fermés. Mais la fondation nous a donné un bon alimentaire et nous avons pu acheter de la nourriture. Nous étions finalement heureux cela faisait de nombreuses années que nous n'étions pas à la maison avec ma mère. Elle cuisinait, nettoyait la chambre, regardait un peu la télévision et dormait un peu plus tard avec nous. Nous voulions que ce soit pour toujours, mais ce n'était pas comme ça. Le bureau du maire a finalement permis aux gens de retourner au travail. Ma mère l'a fait. Le matin et aussi tard dans la nuit elle épluche les pommes de terre, l'après-midi elle passe un moment dans la chambre avec nous, elle nous laisse quelques pièces sur une table pour que nous puissions acheter une livre de riz et des pommes de terre. Nous nous endormions en l'attendant et le matin, elle arrive, se lave et retourne travailler. Je ne pense pas qu'elle sera de nouveau avec nous. Maintenant, je cuisine et je m'occupe de mes frères et tout est très ennuyeux. J'espère juste retourner à l'école pour m'amuser avec mes amis et mes professeurs, je ne veux plus être la mère de mes frères, c'est ma mère qui doit s'occuper de nous, je ne sais pas pourquoi j'ai grandi."
Le second témoignage:
"Ce jour-là, j'étais contente d'être rentrée de l'école et j'ai dit: « allons nous reposer ». Je me suis couchée avec mes sœurs et nous nous sommes endormis. Quand nous nous sommes réveillés, ni mon père ni ma mère n’étaient là. Nous nous sommes dit qu'ils viendraient plus tard et après un certain temps, mon père est arrivé. Je lui ai dit que je pensais qu’il était avec ma mère. Il m'a dit qu'il était allé la chercher au travail, mais elle lui a dit qu'elle n'allait pas revenir à la maison, qu'elle allait avec des amis et qu’il devait voir ce qu'il faisait avec nous. Plusieurs jours se sont passés ainsi. Comme je suis la plus âgée, je dois cuisiner, m'occuper de mes sœurs, laver à la main le linge de la famille et étudier, parfois je fatigue, mais que dois-je faire? Un soir, on a frappé à la porte, mon père a regardé dehors et c'était ma mère, ivre. Je lui ai dit de la laisser dehors, il a dit non qu'il la laisserait entrer et c'est comme ça que parfois elle vient et parfois elle part. Je ne veux plus la voir et je veux qu’elle nous laisse.
Le covid m'a aidé à savoir qui était ma mère. Maintenant je veux que tout redevienne normal ça me rend triste de sortir avec mon père pour chercher de quoi vivre et voir des magasins fermés. Il n'y a pas d'argent, personne n'achète les petites bricoles que nous vendons et je ne sais pas ce qui va se passer. Si les choses retournent à la normal je sais que je dois continuer à étudier je suis désolée pour mes sœurs qui souffrent. Je pleure mais j'aide mes amis du quartier parce que leurs mères les jettent hors de chez eux, dans la rue, parce qu'elles n'ont aucun moyen de leur donner à manger. Maintenant nous devons tous nous entraider."
Covid 19
C'est aussi pour cela que vos dons sont importants. N"hésitez pas à nous aider en faisant un don.
Elizabeth
Elizabeth est une fille de la fondation, elle est l’ainée d’une fratrie de 8 frères et sœurs que leur mère a abandonnés étant enfants. Ils vivent donc avec leur père qui, pour survivre, vend des bonbons dans les bus. Elle et ses frères font des allers retours entre la vie dans la rue et la vie dans leur maison.
Son père ne souhaite pas qu’Elizabeth fasse des études parce qu'il n'a pas d'argent pour les financer et parce qu’elle doit l’aider avec ses frères et sœurs en restant à la maison et en assumant le rôle de mère.
Elle nous a donc un jour annoncé cette nouvelle. Nous l’avons encouragée à continuer à étudier car elle pouvait être un exemple pour ses frères et sœurs qui eux-mêmes pourraient poursuivre leurs études s'ils la voyaient réussir. Evitant ainsi un possible parcours de rue pour plusieurs membres de la famille.
Après plusieurs discussions avec le père d’Elizabeth et grâce à la ténacité de cette fille, nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’elle pourrait étudier avec le soutien financier de la fondation et ainsi aider ses frères et sœurs.
Grace à l’aide de donateurs, Elizabeth a pu passer un diplôme de professeur des écoles. Pendant sa formation, elle s’est impliqué dans la fondation comme professeur assistante l’après-midi et retournait le soir chez elle pour s’occuper de sa famille. Actuellement, elle est fonctionnaire et exerce comme professeur dans une des écoles des bidonvilles de Bogotá. En tant que professionnelle, elle se sent heureuse d’enseigner aux enfants qui vivent dans des conditions d’extrême pauvreté : « Quand je regarde mes élèves, je me rappelle de mon enfance qui a été très triste et très dure, je leur explique également que grâce à ma ténacité et à l’aide de la fondation et des donateurs j’ai pu réussir. Etudier un métier ou une profession peut changer une vie ! »
Elizabeth conseille régulièrement les enfants de la fondation : « Je les encourage à étudier et à poursuivre leurs rêves. Si l’on veut et qu'on se donne les moyens, on peut atteindre nos objectifs ».
Grace à ce témoignage, Elizabeth à l’opportunité de remercier le gens qui l’ont aidée : « Je remercie les personnes qui m’ont aidé, donateurs, bénévoles. Je remercie aussi la fondation de m’avoir guidé, soutenu et encouragé à faire ce pas qui a permis un grand changement dans ma vie et celle de ma famille ». Aujourd’hui, grâce à ses efforts, ses frères et sœurs étudient grâce à son soutien.
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